COVID-19; Pourquoi la RD Congo n’est pas prête à l’affronter – « Comorbidité Structurelle » de la DRC. Que faire?
Avez-vous déjà roulé dans un véhicule conduit par un apprenti chauffeur? Si non, n’essayez même pas. Si oui, vous savez sans doute, comme moi, que le stresse ressenti est insupportable. Et si par malheur vous êtes en plus chauffeur et que vous êtes assis au premier siège du véhicule, vous ne pourriez pas vous empêcher d’appuyer constamment sur des freins qui n’existent pas.
La bonne nouvelle est que dans la plus part des cas, vous avez la possibilité de protester ou même de descendre du véhicule.
Imaginer maintenant que ce soit un avion qui est déjà à 35 mille pieds d’altitude et qu’on vous informe que le pilote est un apprenti ! Du coup l’option de descendre de l’appareil n’est plus là. Qu’allez-vous faire ? Criez peut-être ? Priez ? Appelez vos proches ? Ou même croisez vos doigts? Nous savons en réalité que le transport aérien ne peut en toute vraisemblance donner un appareil à un apprenti pilote, pas vrai ? (Hmmnm, excepter dans des pays où tout est possible).
Il y a un temps pour tout dit-on. Et le temps pour apprendre est toujours dans un environnement contrôlé et où les conséquences des actions de l’apprenti peuvent être consolées et limitées au niveau acceptable.
Peut-on vivre sereinement dans un pays qui semble être dirigé et occupé par des apprentis? Où la mise en scène est confondue à la réalité? Bienvenu en RDC !
La pandémie du COVID-19 aura révélé beaucoup des choses sur le monde entier et surtout sur les insuffisances présentes dans tous les pays du monde, même les plus développés. Et personne même nos penseurs les plus futuristes pouvaient prédire une situation semblable à celle que le monde vit aujourd’hui avec le COVID-19 - sous réserve que je ne sois pas au courant de leur prédiction – et sauf peut-être dans des films Hollywoodien du genre « The Last Ship »
Pendant que le monde se démène pour stopper le virus, en RD Congo on semble jouer aux apprentis sorciers. Et pourtant à ce que nous connaissons du COVID-19, il n’aime pas vraiment les amateurs.
On peut reprocher à la RD Congo beaucoup des choses mais nul ne peut douter de sa capacité de tripatouiller et tergiverser pendant les moments de crise et en faire une vaste blague. L’histoire de la RDC est malheureusement parsemée d’une litanie d’exemples éloquents. (Politico.cd a un article intéressant du 28 Mars 2020 titré : Les autorités de la RDC ont réussi à faire peur au Coronavirus).
Au moment où j’écris ces lignes, ce 31 Mars 2020 à 11h00 heure de Goma RDC, le monde entier est à 579431 cas (actif) et 38163 décès (Trente Huit mille cent soixante-trois !). L’Afrique à elle seule est à 4867 cas (actif) et 178 décès et la RDC à 98 cas et 8 décès. Dont un cas vient d’être déclaré la veille dans ma ville touristique de Goma (Source de chiffres : Cliquez ici)..
Suite au nombre moins élevé de personnes infectées en Afrique par rapport au reste du monde, il y a même ceux qui s’aventurent en essayant de faire croire que les Africains, spécialement les Noirs, sont résistants au virus.
Je suis convaincu que le gouvernement de la RDC est en train de faire ce qu’il peut pour riposter mais malgré cela je ne crois pas que nous soyons prêts pour une possible vaste contagion dans le pays?
Vous allez peut être me trouver trop critique envers mon propre pays et vous aurez beaucoup à redire. Je crois qu’il y a de l’espoir pour le pays et pour moi ceci n’est pas seulement une ferme conviction mais c’est aussi une nécessité. Nous avons besoin de cet espoir. Je garde ça pour un autre jour.
En RDC, chaque nouvel évènement est une opportunité de créer un terme nouveau, un acronyme nouveau, une nouvelle chanson et danse… bref le Congolais a toujours un moyen créatif d’enrichir son vocabulaire et sa culture populaire. Et en tant que (vrai) Congolais, je voudrais ici en inventer un.
Comorbidité : La plus part des personnes infectées du COVID-19 meurent suite à la Comorbidité. En médecine, le terme "comorbidité" désigne la présence de maladies et/ou divers troubles aigus ou chroniques s'ajoutant à la maladie initiale (par exemple : avoir du diabète et de l'hypertension).
Je suggère ici que la RDC a une «Comorbidité Structurelle» : un certain nombre de problèmes structuraux qui font que le COVID-19 peut lui frapper plus que les autres pays et lui mettre complètement à genoux.
Pour citer les défis de la RDC, le problème n’est pas d’où commencer mais plutôt d’où s’arrêter :
Une histoire épic digne d’une série télévisée,
Des acteurs politiques spécialistes en retournement de veste,
Une mentalité de manger et boire en attendant la mort,
Une cécité de loin, on ne sait pas voir plus loin que son nez
Une infrastructure quasi inexistante,
L’absence de l’autorité de l’état et l’insécurité
Un manque de sens de priorité et manque de sérieux dans la gestion de la chose publique,
Un gouvernement et une administration publique bourrés des gens qui ne sont pas à la place qu’il faut, sans vision aucune,
Une économie sous perfusion
La corruption et le clientélisme à outrance
Une population en majorité illettré (ou semi illettré devrais-je dire)
un system éducatif démodé et sous financé etc.
Et dans le cadre de cette pandémie du COVID-19, un système de santé qui laisse à désirer.
Les insuffisances ci-dessus et tant d’autres constituent la « Comorbidité structurelle » congolaise. Imagine maintenant une pandémie COVID-19 à l’italien se déclarée en RDC ! La suite fait peur, même dans l’imagination.
Que peut faire la RDC pour se préparer au choc ?
1. Confiner tout le pays – immédiatement :
La meilleure stratégie que le pays peut adopter maintenant c’est de faire tout son possible pour contenir le virus – plutôt prévenir que guérir – littéralement. C’est notre meilleure chance vu notre comorbidité structurelle.
Le gouvernement doit prendre des mesures drastiques comme confiner toute les villes et villages. Aucun déplacement.
Ceci est-il possible dans un pays avec une économie du jour le jour, avec des services publics quasi inexistants, avec une population, dans sa majorité, qui ne peut pas se faire le luxe de faire des provisions même pour 48 heures?
Le gouvernement de la RDC aura-t-il l’intransigeance nécessaire pour faire respecter son mot d’ordre ? Il en va de la survie du pays.
2. Former et équiper le personnel soignant – immédiatement :
Pour l’instant et comme on voit dans d’autres pays, le personnel soignant constitue notre dernier bouclier contre cette pandémie. Mais au Congo tout est à refaire.
Le gouvernement doit impérativement organiser notre system de santé, l’équiper et se rassurer qu’il peut tenir. Ceci va impliquer un investissement énorme des moyens, pas seulement dans l’achat des matériels qui décidément manquent mais aussi dans le paiement des salaires du personnel soignant et même l’ajout d’une prime de risque consistante pour motiver le corps médical.
Etant donné que le virus ne va pas attendre qu’on s’organise et que nous n’avons même pas un mois pour le faire, une formation simplifiée même en forme d’une courte vidéo et des équipements de base peuvent aider la digue à tenir.
3. Mettre en place un system de dépistage de masse – immédiatement :
Il y a deux sortes d’insouciances. Primo c’est l’insouciance qui provient du fait qu’on connait les faits mais l’on décide tout de même de les ignorer – ici c’est l’insouciance de l’ivrogne. Secundo c’est un autre type d’insouciance et peut être le plus dangereux, c’est celui qui est basée sur l’ignorance total des faits (No News, Good News), pas de nouvelle bonne nouvelle – c’est l’insouciance du fou qui n’a aucune idée qu’il est fou.
Comment peut-on expliquer qu’un pays de 80 millions d’âmes avec une taille continentale de 4,3 fois plus grand que la France en superficie puisse avoir un seul centre pour la confirmation des cas du COVID-19 ? Et l’avoir dans une capitale difficile à atteindre dû au manque d’infrastructure? Avec une capacité maximale de 50 tests par jour ?
J’ai peur que dans la guerre contre le COVID-19, la RDC est en train de naviguer à vue ! Nous parlons aujourd’hui de 98 cas mais la réalité sur terrain est certainement toute autre.
Personne ne peut bien combattre sans savoir la force de l’ennemie, ou où il se trouve exactement. Sans un dépistage de masse en RDC, nous continuerons à être des insouciants ignorants. No News, Good News.
Ce dépistage doit être organisé immédiatement sans attendre que les symptômes de la maladie apparaissent.
Je sais qu’on me dira qu’il n’y a pas les moyens pour ça. Et c’est vrai ! D’où la raison de ma tristesse. Nous sommes rattrapés par notre « Comorbidité structurelle. » et on va le payer cher.
4. Revoir toute les priorités du pays et se concentrer à stopper la propagation du virus – immédiatement :
Le monde entier est unanime : La santé d’abords et toute autre chose après. C’est un simple corolaire mais qui fait toute la différence.
La RDC devrait tout arrêter et se focaliser sur la santé de sa population. Si nous ne le faisons pas de notre propre gré, tôt ou tard le COVID-19 va nous y forcer et les conséquences seront incalculables.
Je crois savoir que le pays est en état d’urgence, le pays est en guerre mais je ne sens pas la mobilisation pour la guerre de là où je suis. En tout cas pas suffisamment pour prendre la menace au sérieux.
Une partie de notre « Comorbidité Structurelle » est qu’il y a un grand manque de confiance et de méfiance entre la population et les dirigeants de la RDC. Vous n’avez pas à aller loin pour vous en rendre compte. Le Congolais moyen suspect que les dirigeants cherchent comment s’enrichir dans cette campagne contre le COVID-19. Toutes les mesures qui seront annoncées se verront passer par ce test.
Malheureusement le gouvernement, par ses agissements, ou par inadvertance confirme tous les jours les suspicions de la population.
Une campagne devrait être faite, 24/24, par tous les moyens de communication possible, pour atteindre la population avec la sensibilisation. J’envisagerais même de suspendre tous les autres programmes à la télé et aux radios pour ne parler que du COVID-19. Nous devons le faire.
5. Préparer des locaux pour accueillir les malades – immédiatement :
La question pour le moment j’estime n’est pas de savoir si le Virus va se rependre mais plutôt quand il va se rependre en masse. Nous devons, le plutôt possible, nous y préparer.
Suite, encore une fois, à notre « Comorbidité Structurelle », nous n’avons pas un système de santé qui puisse répondre efficacement au défi du COVID-19. A notre décharge même les pays les plus développés ont été mis à genoux par le virus et ont fini par admettre de que leur system de santé n’a pas été conçu pour gérer un scenario pareil.
Qu’adviendra-t-il donc de la RDC?
Les écoles, églises, salles de spectacles, salles de sports ou stade peuvent être transformés en hôpitaux temporaires. La bonne nouvelle est que chaque coin et recoin du pays en a. Ils ne seront pas peut être faits aux standard internationaux (comme les dirigeants Congolais aime le dire), mais peuvent accueillir des patients et éviter le débordement des hôpitaux. Ceci va aussi aider à séparer les patients du COVID-19 avec les autres patients réguliers et ainsi éviter la panique générale.
Ce n’est pas un dispositif miracle unique à la RDC, les autres pays sont en train de faire la même chose. Et en RDC nous sommes de spécialiste du Copier et Coller. Bien sûr que nous ne pourrons pas construire un hôpital de 1500 lits en 10 jours comme c’était fait en Chine, mais nous pouvons transformer ces lieux familiers en centre d’accueil pour les malades et y mettre les équipements minimum à notre niveau.
6. Faire parvenir les stocks des biens de première nécessité aux populations et assurer le ravitaillement – immédiatement :
Le plus grand problème que la RDC va devoir affronter en le tenant pour les cornes, c’est le problème de la restauration. Dans une économie où la majorité de la population dépend des marchés quotidiens, où chaque jour suffit sa peine, le gouvernement doit penser sur comment résoudre ce problème. Si non, le confinement va être impossible et on risque d’avoir plus de perte en vie humaine par d’autres causes liées au confinement plus que celles liées au Virus.
Je propose que le gouvernement touche dans ses bourses pour subventionner sa population en faisant tout pour maintenir les prix des denrées alimentaires constants mais aussi en ravitaillant les marchés pour éviter la rupture de stock et cela dans tout le pays.
La pandémie du COVID-19 va être un véritable test non pas seulement pour le dirigeants mais aussi pour chaque nations et son peuple.
Le moment est réellement venu pour que nous soyons véritablement Debout en tant que Congolais et unis par le sort !
7. Faire régner l’ordre public – immédiatement :
En situation d’une crise sanitaire grave comme celle-ci, la RDC ne peut pas se permettre d’avoir l’insécurité dans ses villes et ses villages. Le rôle de l’armée et de la police n’a jamais été aussi important et critique.
Connaissant la réalité et la situation de nos forces armées et notre police, je ne me fait pas d’illusions quant à leur capacité de faire régner l’ordre. Il y a même risque qu’eux même soient les catalyseurs du désordre.
Le gouvernement doit donc travailler sur cette charnière importante du dispositif de riposte.
8. Trouver de l’aide – immédiatement :
C’est le moment plus que jamais à la RDC de trouver de l’aide extérieure pour combattre cette pandémie. On n’a pas le luxe d’afficher un semblant de Controller la situation. Nous devons crier à l’aide le plus tôt possible et faire tout pour que cette aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin dans un très bref délai.
Les pays développés le font, combien a plus forte raison devrons-nous le faire ?
En conclusion :
La pandémie du COVID-19 est une réelle menace à la RDC. Nous devons nous rappeler que le monde entier est touché et que nous ne pouvons pas jouer à la victime comme d’autre fois.
Nous ne pouvons pas organiser des concertations et des arrangements particuliers avec le Virus comme c’est notre habitude… nous ne pouvons même pas demander à glisser.
Notre « Comorbidité Structurelle » va s’étaler au grand jour et les conséquences vont être énormes en moins que nous ne nous unissions pour faire de la prévention notre meilleure réponse à la pandémie.
La RDC a déjà survécu à bien d’autres crises. Je crois qu’elle va survivre celle-ci également. Seulement je ne sais à combien sera l’addition et qui va la payer.
Debout Congolais !
Unis par le sort !
La bonne nouvelle est que dans la plus part des cas, vous avez la possibilité de protester ou même de descendre du véhicule.
Imaginer maintenant que ce soit un avion qui est déjà à 35 mille pieds d’altitude et qu’on vous informe que le pilote est un apprenti ! Du coup l’option de descendre de l’appareil n’est plus là. Qu’allez-vous faire ? Criez peut-être ? Priez ? Appelez vos proches ? Ou même croisez vos doigts? Nous savons en réalité que le transport aérien ne peut en toute vraisemblance donner un appareil à un apprenti pilote, pas vrai ? (Hmmnm, excepter dans des pays où tout est possible).
Il y a un temps pour tout dit-on. Et le temps pour apprendre est toujours dans un environnement contrôlé et où les conséquences des actions de l’apprenti peuvent être consolées et limitées au niveau acceptable.
Peut-on vivre sereinement dans un pays qui semble être dirigé et occupé par des apprentis? Où la mise en scène est confondue à la réalité? Bienvenu en RDC !
La pandémie du COVID-19 aura révélé beaucoup des choses sur le monde entier et surtout sur les insuffisances présentes dans tous les pays du monde, même les plus développés. Et personne même nos penseurs les plus futuristes pouvaient prédire une situation semblable à celle que le monde vit aujourd’hui avec le COVID-19 - sous réserve que je ne sois pas au courant de leur prédiction – et sauf peut-être dans des films Hollywoodien du genre « The Last Ship »
Pendant que le monde se démène pour stopper le virus, en RD Congo on semble jouer aux apprentis sorciers. Et pourtant à ce que nous connaissons du COVID-19, il n’aime pas vraiment les amateurs.
On peut reprocher à la RD Congo beaucoup des choses mais nul ne peut douter de sa capacité de tripatouiller et tergiverser pendant les moments de crise et en faire une vaste blague. L’histoire de la RDC est malheureusement parsemée d’une litanie d’exemples éloquents. (Politico.cd a un article intéressant du 28 Mars 2020 titré : Les autorités de la RDC ont réussi à faire peur au Coronavirus).
Au moment où j’écris ces lignes, ce 31 Mars 2020 à 11h00 heure de Goma RDC, le monde entier est à 579431 cas (actif) et 38163 décès (Trente Huit mille cent soixante-trois !). L’Afrique à elle seule est à 4867 cas (actif) et 178 décès et la RDC à 98 cas et 8 décès. Dont un cas vient d’être déclaré la veille dans ma ville touristique de Goma (Source de chiffres : Cliquez ici)..
Suite au nombre moins élevé de personnes infectées en Afrique par rapport au reste du monde, il y a même ceux qui s’aventurent en essayant de faire croire que les Africains, spécialement les Noirs, sont résistants au virus.
Je suis convaincu que le gouvernement de la RDC est en train de faire ce qu’il peut pour riposter mais malgré cela je ne crois pas que nous soyons prêts pour une possible vaste contagion dans le pays?
Vous allez peut être me trouver trop critique envers mon propre pays et vous aurez beaucoup à redire. Je crois qu’il y a de l’espoir pour le pays et pour moi ceci n’est pas seulement une ferme conviction mais c’est aussi une nécessité. Nous avons besoin de cet espoir. Je garde ça pour un autre jour.
En RDC, chaque nouvel évènement est une opportunité de créer un terme nouveau, un acronyme nouveau, une nouvelle chanson et danse… bref le Congolais a toujours un moyen créatif d’enrichir son vocabulaire et sa culture populaire. Et en tant que (vrai) Congolais, je voudrais ici en inventer un.
Comorbidité : La plus part des personnes infectées du COVID-19 meurent suite à la Comorbidité. En médecine, le terme "comorbidité" désigne la présence de maladies et/ou divers troubles aigus ou chroniques s'ajoutant à la maladie initiale (par exemple : avoir du diabète et de l'hypertension).
Je suggère ici que la RDC a une «Comorbidité Structurelle» : un certain nombre de problèmes structuraux qui font que le COVID-19 peut lui frapper plus que les autres pays et lui mettre complètement à genoux.
Pour citer les défis de la RDC, le problème n’est pas d’où commencer mais plutôt d’où s’arrêter :
Une histoire épic digne d’une série télévisée,
Des acteurs politiques spécialistes en retournement de veste,
Une mentalité de manger et boire en attendant la mort,
Une cécité de loin, on ne sait pas voir plus loin que son nez
Une infrastructure quasi inexistante,
L’absence de l’autorité de l’état et l’insécurité
Un manque de sens de priorité et manque de sérieux dans la gestion de la chose publique,
Un gouvernement et une administration publique bourrés des gens qui ne sont pas à la place qu’il faut, sans vision aucune,
Une économie sous perfusion
La corruption et le clientélisme à outrance
Une population en majorité illettré (ou semi illettré devrais-je dire)
un system éducatif démodé et sous financé etc.
Et dans le cadre de cette pandémie du COVID-19, un système de santé qui laisse à désirer.
Les insuffisances ci-dessus et tant d’autres constituent la « Comorbidité structurelle » congolaise. Imagine maintenant une pandémie COVID-19 à l’italien se déclarée en RDC ! La suite fait peur, même dans l’imagination.
Que peut faire la RDC pour se préparer au choc ?
1. Confiner tout le pays – immédiatement :
La meilleure stratégie que le pays peut adopter maintenant c’est de faire tout son possible pour contenir le virus – plutôt prévenir que guérir – littéralement. C’est notre meilleure chance vu notre comorbidité structurelle.
Le gouvernement doit prendre des mesures drastiques comme confiner toute les villes et villages. Aucun déplacement.
Ceci est-il possible dans un pays avec une économie du jour le jour, avec des services publics quasi inexistants, avec une population, dans sa majorité, qui ne peut pas se faire le luxe de faire des provisions même pour 48 heures?
Le gouvernement de la RDC aura-t-il l’intransigeance nécessaire pour faire respecter son mot d’ordre ? Il en va de la survie du pays.
2. Former et équiper le personnel soignant – immédiatement :
Pour l’instant et comme on voit dans d’autres pays, le personnel soignant constitue notre dernier bouclier contre cette pandémie. Mais au Congo tout est à refaire.
Le gouvernement doit impérativement organiser notre system de santé, l’équiper et se rassurer qu’il peut tenir. Ceci va impliquer un investissement énorme des moyens, pas seulement dans l’achat des matériels qui décidément manquent mais aussi dans le paiement des salaires du personnel soignant et même l’ajout d’une prime de risque consistante pour motiver le corps médical.
Etant donné que le virus ne va pas attendre qu’on s’organise et que nous n’avons même pas un mois pour le faire, une formation simplifiée même en forme d’une courte vidéo et des équipements de base peuvent aider la digue à tenir.
3. Mettre en place un system de dépistage de masse – immédiatement :
Il y a deux sortes d’insouciances. Primo c’est l’insouciance qui provient du fait qu’on connait les faits mais l’on décide tout de même de les ignorer – ici c’est l’insouciance de l’ivrogne. Secundo c’est un autre type d’insouciance et peut être le plus dangereux, c’est celui qui est basée sur l’ignorance total des faits (No News, Good News), pas de nouvelle bonne nouvelle – c’est l’insouciance du fou qui n’a aucune idée qu’il est fou.
Comment peut-on expliquer qu’un pays de 80 millions d’âmes avec une taille continentale de 4,3 fois plus grand que la France en superficie puisse avoir un seul centre pour la confirmation des cas du COVID-19 ? Et l’avoir dans une capitale difficile à atteindre dû au manque d’infrastructure? Avec une capacité maximale de 50 tests par jour ?
J’ai peur que dans la guerre contre le COVID-19, la RDC est en train de naviguer à vue ! Nous parlons aujourd’hui de 98 cas mais la réalité sur terrain est certainement toute autre.
Personne ne peut bien combattre sans savoir la force de l’ennemie, ou où il se trouve exactement. Sans un dépistage de masse en RDC, nous continuerons à être des insouciants ignorants. No News, Good News.
Ce dépistage doit être organisé immédiatement sans attendre que les symptômes de la maladie apparaissent.
Je sais qu’on me dira qu’il n’y a pas les moyens pour ça. Et c’est vrai ! D’où la raison de ma tristesse. Nous sommes rattrapés par notre « Comorbidité structurelle. » et on va le payer cher.
4. Revoir toute les priorités du pays et se concentrer à stopper la propagation du virus – immédiatement :
Le monde entier est unanime : La santé d’abords et toute autre chose après. C’est un simple corolaire mais qui fait toute la différence.
La RDC devrait tout arrêter et se focaliser sur la santé de sa population. Si nous ne le faisons pas de notre propre gré, tôt ou tard le COVID-19 va nous y forcer et les conséquences seront incalculables.
Je crois savoir que le pays est en état d’urgence, le pays est en guerre mais je ne sens pas la mobilisation pour la guerre de là où je suis. En tout cas pas suffisamment pour prendre la menace au sérieux.
Une partie de notre « Comorbidité Structurelle » est qu’il y a un grand manque de confiance et de méfiance entre la population et les dirigeants de la RDC. Vous n’avez pas à aller loin pour vous en rendre compte. Le Congolais moyen suspect que les dirigeants cherchent comment s’enrichir dans cette campagne contre le COVID-19. Toutes les mesures qui seront annoncées se verront passer par ce test.
Malheureusement le gouvernement, par ses agissements, ou par inadvertance confirme tous les jours les suspicions de la population.
Une campagne devrait être faite, 24/24, par tous les moyens de communication possible, pour atteindre la population avec la sensibilisation. J’envisagerais même de suspendre tous les autres programmes à la télé et aux radios pour ne parler que du COVID-19. Nous devons le faire.
5. Préparer des locaux pour accueillir les malades – immédiatement :
La question pour le moment j’estime n’est pas de savoir si le Virus va se rependre mais plutôt quand il va se rependre en masse. Nous devons, le plutôt possible, nous y préparer.
Suite, encore une fois, à notre « Comorbidité Structurelle », nous n’avons pas un système de santé qui puisse répondre efficacement au défi du COVID-19. A notre décharge même les pays les plus développés ont été mis à genoux par le virus et ont fini par admettre de que leur system de santé n’a pas été conçu pour gérer un scenario pareil.
Qu’adviendra-t-il donc de la RDC?
Les écoles, églises, salles de spectacles, salles de sports ou stade peuvent être transformés en hôpitaux temporaires. La bonne nouvelle est que chaque coin et recoin du pays en a. Ils ne seront pas peut être faits aux standard internationaux (comme les dirigeants Congolais aime le dire), mais peuvent accueillir des patients et éviter le débordement des hôpitaux. Ceci va aussi aider à séparer les patients du COVID-19 avec les autres patients réguliers et ainsi éviter la panique générale.
Ce n’est pas un dispositif miracle unique à la RDC, les autres pays sont en train de faire la même chose. Et en RDC nous sommes de spécialiste du Copier et Coller. Bien sûr que nous ne pourrons pas construire un hôpital de 1500 lits en 10 jours comme c’était fait en Chine, mais nous pouvons transformer ces lieux familiers en centre d’accueil pour les malades et y mettre les équipements minimum à notre niveau.
6. Faire parvenir les stocks des biens de première nécessité aux populations et assurer le ravitaillement – immédiatement :
Le plus grand problème que la RDC va devoir affronter en le tenant pour les cornes, c’est le problème de la restauration. Dans une économie où la majorité de la population dépend des marchés quotidiens, où chaque jour suffit sa peine, le gouvernement doit penser sur comment résoudre ce problème. Si non, le confinement va être impossible et on risque d’avoir plus de perte en vie humaine par d’autres causes liées au confinement plus que celles liées au Virus.
Je propose que le gouvernement touche dans ses bourses pour subventionner sa population en faisant tout pour maintenir les prix des denrées alimentaires constants mais aussi en ravitaillant les marchés pour éviter la rupture de stock et cela dans tout le pays.
La pandémie du COVID-19 va être un véritable test non pas seulement pour le dirigeants mais aussi pour chaque nations et son peuple.
Le moment est réellement venu pour que nous soyons véritablement Debout en tant que Congolais et unis par le sort !
7. Faire régner l’ordre public – immédiatement :
En situation d’une crise sanitaire grave comme celle-ci, la RDC ne peut pas se permettre d’avoir l’insécurité dans ses villes et ses villages. Le rôle de l’armée et de la police n’a jamais été aussi important et critique.
Connaissant la réalité et la situation de nos forces armées et notre police, je ne me fait pas d’illusions quant à leur capacité de faire régner l’ordre. Il y a même risque qu’eux même soient les catalyseurs du désordre.
Le gouvernement doit donc travailler sur cette charnière importante du dispositif de riposte.
8. Trouver de l’aide – immédiatement :
C’est le moment plus que jamais à la RDC de trouver de l’aide extérieure pour combattre cette pandémie. On n’a pas le luxe d’afficher un semblant de Controller la situation. Nous devons crier à l’aide le plus tôt possible et faire tout pour que cette aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin dans un très bref délai.
Les pays développés le font, combien a plus forte raison devrons-nous le faire ?
En conclusion :
La pandémie du COVID-19 est une réelle menace à la RDC. Nous devons nous rappeler que le monde entier est touché et que nous ne pouvons pas jouer à la victime comme d’autre fois.
Nous ne pouvons pas organiser des concertations et des arrangements particuliers avec le Virus comme c’est notre habitude… nous ne pouvons même pas demander à glisser.
Notre « Comorbidité Structurelle » va s’étaler au grand jour et les conséquences vont être énormes en moins que nous ne nous unissions pour faire de la prévention notre meilleure réponse à la pandémie.
La RDC a déjà survécu à bien d’autres crises. Je crois qu’elle va survivre celle-ci également. Seulement je ne sais à combien sera l’addition et qui va la payer.
Debout Congolais !
Unis par le sort !
Muhindo Malunga Lusukiro
Réflexions sur la vie, l'humanité, le développement et le leadership
muhindoml@gmail.com | +243 993 401 064
Skype: Muhindo Malunga Lusukiro (muhindoml) | Twitter: @muhindoml
I'm very proud of you dear Muhindo,
ReplyDeletehow I wish and pray that this article be carefully read and apply by our government in this critical time.
Hello Jean, that's my hope too. I'm also hoping that as we widely share our ideas, they will finally get to the ears of those in power.
ReplyDeletePar rapport au confinement,
ReplyDeleteIl est bien claire que c'est l'un de grand moyen actuel pour lutter contre le Corona virus.
Il est aussi claire que son application dans le contexte Africain prête à confusion vue le moyen de vie que nous menons!
Personnellement je trouve le confinement inefficace en Afrique vue que nos leaders l'appliquent par crise de panique et par une sorte de copie conforme des occidentaux, c'est comme ci ayant attendue parler du confinement en France ou partout en Europe directement sans réfléchir on le décide aussi en Afrique.
Confinement d'accord mais pour moi il est important de le contextualiser, je crois que le confinement devra être une réponse finale à une série de prérogatives comme : les besoins quotidiens,le vivres, etc dont la population a besoin.
Aussi ne peut on pas réfléchir à trouver l'approche qui conviendrait pour l'Afrique.?
Les propos trouvent leurs sens par un simple regard du dernier fiasco de Kinshasa qui reporte ce dernier.voila en quelques sortes mes préoccupations autour de la première piste de solution qu'est le confinement
Merci Dani,
ReplyDeleteJe pense que vous avez raison surtout tout la ligne sauf à un seul point. Du point de vue du virus, il n’y a pas d’Afrique, d’Occident ni d’Orient. Et on ne peut pas réfléchir ou négocier avec le virus. Ce qui fait que la méthode qui marche pour le maitriser doit être appliquée partout sans tenir compte des régions.
Maintenant il se fait que le confinement ne va pas du tout arranger les africains mais cela ne change rien si la seule méthode de le ralentir c’est le confinement.
Et la raison du confinement est juste pour ralentir la contagion, le temps de trouver un remède. Si nous ne le faisons pas, le virus lui n’aura pas de pardon. Donc notre meilleure option pour le moment c’est d’éviter une contagion en masse.
Et je dis dans l’article que si confinement il y a, les conséquences seront même pire que le virus à cause de ce que j’appelle notre « Comorbidité Structurelle »
Hey Brother Muhindo
ReplyDeleteJe suis très édifié et très d'accord avec vous sur tous les aspects soulevés dans cet article. Je crois que l'aspect lié à la comorbidité structurelle devrait être vulgarisé à nos autorités, et surtout au niveau de notre province, pour qu'à notre niveau nous prevenions le pire qui risque de nous arriver, au regard même de la cacophonie observée dans le système de communication quant à ce défi en RDC. J'apprécie particulièrement l'idée numéro 5, celle liée aux écoles, églises,...qui peuvent constituer au cas échéant des structures pouvant accueillir les cas du Covid-19, et je préfère que ça rentre dans l'aspect lié au plaidoyer.
Ainsi donc, je propose que nous puissions envisager une action de plaidoyer au niveau de la province. Cette action supposera: Rédiger une lettre de transmission de cette note de plaidoyer; qui devra contenir ces points développés sous forme de recommandation à l'autorité provinciale, après avoir retracé les défis tel que présentés dans l'article. Je suis personnellement convaincu que c'est possible et que ça vaut la peine d'essayer de rencontrer l'autorité provinciale pour lui proposer les stratégies de riposte, que de rester là croiser les bras et demeurer dans la victimisation.
Merci beaucoup Cher Muhindo
Merci beaucoup Darcy,
ReplyDeleteNous devons tous nous rendre compte que rien ne va se fait avant l’éradication de cette maladie. Donc le plus tôt qu’on s’y met le mieux. Les églises, écoles et clubs sont fermés de toute façon donc ils peuvent se rendre utile.
Je suis aussi d’accord avec l’idée du plaidoyer parce que l’objectif de ces écrits n’est pas seulement d’informer mais surtout d’arriver à agir. Je suis prêt à soutenir une initiative dans ce sens si vous pouvez prendre son leadership.
Merci.
Je suis d'accord Cher Muhindo. Nous allons ensemble étudier sur quelles portes frapper pour bien faire entendre cette voie, à travers une bonne action de plaidoyer. Étant donné que c'est une question de santé publique, et au vue de son urgence en province, nous devons prendre à bras le corps la situation et accompagner, ainsi qu'enrichir les actions en cours. Restons donc en contact pour ça
ReplyDeleteTrès profond cet article qui reflète la vraie réalité des choses dans mon pays la RDC. Merci cher Muhindo et que Dieu t'inspire d'avantage. Je prie que nos dirigeants tirent des leçons et comprennent que le pouvoir c'est d'abord une responsabilité et non une opportunité de s'enrichir.
ReplyDeleteBonjour Papa Muhindo, je suis de ceux qui reconnaissent que la RDC a de la chance de vous avoir, cet article est plus important qu'une prophétie au moment de cette pandémie
ReplyDeleteJe m'inscrit à fond dans tous les sens.
ReplyDeleteLe confinement est la solution. Mais moi j irai plus loin pour ce qui est de village. Qu'à leur niveau ils continuent leyr vie, et que les villois soient confinès totalement.
Je suppose que le village est encore sain.
Bonjour Mr muhindo je suis parfaitement d'accord avec vous ,le gouvernement doit s'impliquer encore beaucoup plus d'avantage et faire impliqué sa population ,je crois le gouvernement doit aussi faire appel aux étudiants pour que ces derniers effectuent de décente de sensibilisations dans les quartiers et les avenues ça aussi ça peut aidé......les Congolais pensent qu'il sont prêt déjà à combattre covid19 vu la manière dont nous nous y prenons alors qu'avec cette façon de faire les choses nous risquons gros .
ReplyDeleteC'est très dangereux ce virus
Dear MML, Merci Beaucoup pour cette réflexion qui exhibe exactement la réalité de mon pays RDC face à non seulement cette pendemie, mais aussi à notre vie, pensée cotidienne.
ReplyDeleteJe suis de ceux qui pensent, que ce n'est pas grâce seulement au moyen financier que dispose, par exemple la Chine, qu'elle a été capable de contenir et de vaincre cette pendemie, avec peut être moins de perte en vies humaines que la France, l'Italie et peut être les États Unis d'Amérique. Mais derière cette puissance économique,technologique et démographique que dispose la Chine,se trouve aussi une puissance traditionnelle. Et cela peut aussi s'observer en Inde et peut être aux corées.
Donc tout en attendant la matérialisation peut être des vaccins, médicaments et d'autres moyens scientifiques pour sauver les congolais, j'estime que nous devrions aussi penser rapidement et sans plus des gymnastiques, à une solution sûr, solide et éfficace traditionnelle. c'est cette solution qui peut nous sauver à l'allure actuelle, dans le cas contraire, le pire est proche.
Cher MML,
ReplyDeleteRavi de te lire encore. L'apport du segment de l'hymne national enrichit l'article en définitive--si dumoins l'on peut être fidèle et conscient de ces mots riches! Cependant, votre point 8 ne rime guère avec votre conclusion! L'aide exterieure est presentement itopique: Le monde entier est à present au chantier, chacun disposant de ses propres maçons! Que la RDC que nous sommes reviennent donc à son hymne national.
DNT