Les raisons de mon engagement politique (Et en politique)

Les raisons de mon engagement politique (Et en politique)

1. La politique

2. Mon engagement

3. Pourquoi maintenant ?

4. Pourquoi Ensemble pour la République ?

5. Un mot sur mon engagement Chrétien

6. Conclusion

1. La politique

Si la politique désigne ce qui est relatif à l’organisation d’une cité ou d’un état et aussi à l’exercice du pourvoir dans une société organisée ; alors on pourrait dire que nous avons plus de politiciens que nous le pensons, ou du moins que tous ceux qui désirent, rêvent de faire quelque chose pour améliorer l’organisation de la cité/l’état sont des politiciens potentiels.

Dans mon parcours, j’ai rencontré ce désir de voir une cité organisée chez la quasi-totalité de mes interlocuteurs, bien qu’avec différents niveaux de passion, de connaissance sur l’état et d’engagement. Si ce désir existe, pourquoi ne sommes-nous pas tous des politiciens ?

En réponse à cette question de la non implication de la majorité des gens en politique, il y a trois (3) raisons principales à mon avis : 

1ere raison - La connotation négative de la politique :

La politique n’a pas une bonne réputation, pas du tout ! Et avec raison dans la plupart des cas. L’organisation d’une cité idéale telle que l'a préconisée Platon est loin d’être notre expérience quotidienne. Sachant que l’organisation idéale de la cité n’est pas principalement liée à l’ordre physique mais plus ou plutôt au bien être de membres qui composent la cité, il est donc triste de constater que les personnes en charge de cette organisation, à l’occurrence les politiciens (ou dirigeants politiques), ont pour la plupart, abandonné les autres membres de la société à leur propre sort, soit par incompétence, avarice ou même par une pure méchanceté.

La politique a fini par être, aux yeux de plusieurs, une cabale où les loups se mangent entre eux, et finissent par manger les agneaux qui veulent paitre paisiblement. Ceci fait que notre tendance c’est d’envoyer les plus dures, les plus insensibles, les plus sournois ou même les avares parmi nous en politique et par ricochet dans d’autres services publiques. 

Je postule ici que même si l’analyse précédente est vraie dans bien des cas, il y a aussi d’innombrables exemples dans l’histoire de l’humanité où la politique a considérablement amélioré les vies des gens. La politique, comme tout autre outil inventé par l’homme, serait donc neutre mais que les personnes qui l’animent ont le pouvoir, le choix et la responsabilité de l’utiliser pour le bien de l’humanité ou pas. D’où le besoin d’une redevabilité sérieuse de la part des dirigeants.

2eme raison - Le dégout de la politique : 

Découlant directement de la première raison, ce dégout de la politique est situé (ou nait), de notre découragement personnel sur tout ce qui est vie politique. Pour certains la politique serait même quelque chose de diabolique et est, par conséquent, incompatible avec la bonne morale. Ce dégout ne fait même pas voir la politique comme « un mal nécessaire » mais plus comme le mal lui-même, en chair et en os.

Il est difficile de convaincre autrement la personne qui a déjà été blaissée dans son fort intérieure, dans son âme. La seule solution que je vois est de faire la politique autrement où les actions parlent plus que les mots.

3eme raison - La peur d’être englouti ou broyé par le système :

Une autre raison qui découlerait de la combinaison de deux premières raisons, c’est la peur d’être englouti ou broyé par le système. Ceci n’est pas une peur à vrai dire, c’est en quelque sorte une évidence ! Et les exemples sont légion. La population se pose la question de ce qui se passe au juste quand les gens accèdent au pouvoir ? Les opposants les plus vocaux qui prétendent avoir des solutions à tout, deviennent parfois les pires dirigeants, les leaders religieux et même de la société civile nous ont déjà offert un spectacle désolant. Au point de donner presque raison à ceux qui trouvent une explication diabolique à ce phénomène de retournement des vestes.

Que faire alors ? Doit-on choisir entre une conscience tranquille et la politique ? Cette opposition entre ces options est-elle même justifiée ? Pour dire vrai cette troisième raison est ma plus grande peur et la raison même de mon hésitation pendant plusieurs années. 

L’organisation politique peut-elle être « sauvé » ? Peut-on faire confiance à l’Etat pour notre survit et celle de nos générations futures ? L’engagement politique est-il le meilleur moyen pour sortir les gens de la misère, du bourbier ? 

Et si la réponse était OUI ?

2. Mon engagement :

J’ai joué au Football pendant ma jeunesse, je n’étais vraiment pas bon pour être sélectionné parmi les onze premiers (surtout dans l’équipe de l’école). Donc j’étais de ce fait remplaçant, sur le banc de touche. Si vous ne savez pas, c’est très confortable de voir le match en étant sur le banc de remplaçant, on est capable de voir toutes les erreurs, les imprécisions, on est même plus lucide que le coach. Mais vers la fin du match l’enseignant-entraineur nous donnait souvent, en tant que remplaçant, l’opportunité de faire nos preuves pendant quelques minutes. Je peux vous assurer que face à la dure réalité du terrain, notre optimisme était mis à rude épreuve. L’expérience du terrain donne une nouvelle appréciation, ou même respect pour ceux qui essayent de faire quelque chose.

Ceci n’est pas pour dédouaner tous les joueurs mais pour dire que la vrai lucidité et capacité de changer les choses doit être confrontée aux réalités du terrain. Si non, nous pouvons être très intelligent dans notre coin avec un sentiment d’autosatisfaction ou même de supériorité par rapport à ceux qui sont sur terrain.

Comme un joueur remplaçant ça fait des années que j’observe de prêt (même trop prêt), la politique de mon pays la RDC et au niveau régional et international. Je vois ce que je pense être des solutions aux problèmes et je me dis : pourquoi les dirigeants ne les voient pas ?

Il m’a semblé nécessaire de confronter mes idées du changement, d’une cité organisée aux réalités du terrain et peut-être avec ça, apporter ma contribution ou apprendre quelque chose. Ni plus ni moins.

Trois grandes motivations conduisent à ma décision :

1. Bâtir un pays plus beau qu’avant – certes, notre hymne national immortalise ces paroles que je chante depuis plusieurs années. Il est temps, à mon avis, d’apporter ma contribution à cet effort.

2. Faire une expérimentation de ce qu’un leadership visionnaire peut accomplir en Afrique comme cela a été fait au Japon et en Corée du Sud après la deuxième guerre mondiale.

3. Apprendre et grandir en tant que leader

En pratique ces trois motivations demandent des actions concrètes qui seront partagées dans d’autres publications.

3. Pourquoi maintenant ?

La pire chose qui puisse vous arriver c’est de rater le bateau de l’évolution. Chaque année qui passe, l’écart entre les nations se creuse de plus en plus. En RDC, on a tellement perdu du temps que nous avons besoin de l’effort et de la contribution de tout le monde pour même espérer nous rattraper. L’Afrique en général et la DRC en particulier ne peuvent plus se permettre de continuer à ainsi perdre le temps.

Les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés en 2015 par toute les nations doivent être réalisés d’ici 2030, soit dans 9 ans en comptant dès l’année 2021. Et je peux vous assurer que la RDC est loin, très loin d’y parvenir. 

L’agenda 2063 - L’Afrique Que Nous Voulons, montre une vision d’une Afrique prospère d’ici 2063, et je trouve que la RDC n’est pas sur cette trajectoire pendant que les autres pays de la région font des efforts considérables. 

Pendant que les grandes puissances s’époumonent et investissent pour conquérir l’univers, en RDC notre propre terre n’est pas encore conquise. Pendant qu’ailleurs on fabrique des voitures électriques autonomes, nous ne sommes même pas capables de reproduire une simple calculatrice. Pendant que la possibilité d’avoir des gisements des minerais sur la lune et sur la planète Mars se précise de plus en plus, nous ne pouvons même pas transformer et valoriser les ressources qui sont juste devant nos yeux, sous nos pieds.

A qui la faute ? La réponse est longue et ne peut pas convenir ici.

Comment peut-on regarder nos enfants dans les yeux dans 25 ans et les demander de continuer à résoudre les problèmes que notre génération n’a pas pu résoudre ? La guerre, la famine, le manque d’éducation, le manque d’emploi, des infrastructures quasi-inexistantes etc. Dans chaque pays développé, il est possible de retracer avec une certaine certitude la génération qui aurait mis le pays sur la bonne trajectoire. Je veux être parmi ceux qui vont mettre la RDC sur cette trajectoire.

Alors, pourquoi maintenant, parce qu’il n’y a jamais de meilleure moment pour s’engager. Le meilleur moment est tout simplement le moment de la décision.

4. Pourquoi "Ensemble pour la République" ?

La RDC a choisi d’être une nation démocratique gouvernée par des lois, la constitution étant la loi fondamentale. Sur ce, les règles du jeu pour l’organisation de notre cité/état ont déjà été adoptés par la majorité de notre société avec l’espoir que ces lois garantiront notre bonheur collectif.

Agir seule ! C’est difficile, voire même impossible. Mais agir "Ensemble" c’est le meilleur moyen de réussir. 

Aux élections de 2019, la DRC comptait déjà 599 partis politiques et 77 regroupement politiques. On peut dire tout ce qu’on veut sur ces partis mais cela montre qu’en RDC ce ne sont pas les options de choix qui manquent.

Alors, pourquoi "Ensemble pour la République" ? Si on peut se mettre d’accord qu’un parti politique est un groupe de personnes possédant des idées politiques communes réunis en association pour influencer la gouvernance du pays, que ce soit en tant qu’opposition ou en tant que gouvernement, il est donc nécessaire de voir quel parti se rapproche plus de vos idées. Et je trouve qu’"Ensemble" malgré qu’il soit nouveau, me donne une plateforme où œuvrer et tenter de faire bouger les lignes.

Les 4 piliers du Changement d’Ensemble

Le programme d’"Ensemble pour la République" a vocation de transformer durablement et positivement la DRC. Il est le fruit des multiples expériences de ses membres et d’un long travail collectif. 

1 – Consolider l’Etat, la démocratie et la paix

2 – Valoriser le capital humain

3 – Relancer la croissance, diversifier l’économie et créer des emplois

4 – Lutter contre le changement climatique

Un mot sur Moise Katumbi : Je sais que tout homme est faillible et aussi que personne n’est indispensable. Je sais encore que le leadership, le professionnalisme, le pragmatisme, les actions concrètes et la rigueur peuvent faire une grande différence. De loin, j’ai trouvé ces éléments en la personne de Moise Katumbi et le parti Ensemble devrait faire l’effort d’incarner ces valeurs.

5. Un mot sur mon engagement Chrétien :

Faisant suite à la réflexion au point 1 sur la politique, je voudrais dire que nous avons de très bons exemples de personnes qui ont exercé leurs responsabilités politiques tout en restant fidèle à leur engagement moral. Donc, sur ce point, les mentors ne manquent pas.

Je voudrais quand même dire que c’est à cause de mon engagement Chrétien que je m’engage en politique et pas malgré mon engagement, et la différence est de taille. Pour moi ceci est une extension dans ma vision d’impacter le monde en aidant et en défiant les gens à être les meilleures personnes qu’elles peuvent être pour le bien de l’humanité.

Une question de réflexion à laquelle je vais taire mon opinion : Si Jésus revenait aujourd’hui sur la terre, que ferrait-il comme métier ? Est-ce qu’il ouvrirait une église ? Ou ferrait-il autre chose ?

6. Conclusion :

Apporter ma pierre à l’édifice, c’est tout ce que je cherche. Il me sera difficile de trouver des mots pour conclure cette réflexion sur les raisons de mon engagement politique (et en politique). J’ai donc décidé d’emprunter les mots d’Aristote et de Nelson Mandela :

« La politique a pour fin non pas la connaissance mais l'action. » - Aristote

« C'est facile de tout casser et de détruire, les héros sont ceux qui font la paix et qui construisent. » Nelson Mandela

« J'ai appris que le courage n'était pas l'absence de peur, mais le fait de la vaincre. L'homme courageux n'est pas celui qui ne ressent pas la peur mais celui qui domine cette peur » - Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté (1996)

« Les idéaux que nous portons dans notre cœur, nos rêves les plus chers et nos fervents espoirs ne se réaliseront peut-être pas de notre vivant. Mais là n'est pas la question. Le fait de savoir que durant ta vie tu as fait ton devoir, que tu as été à la hauteur des attentes de tes camarades est en soi une expérience gratifiante et une réussite superbe. » - Nelson Mandela

Votre accompagnement et vos conseils et critiques constructives sont et seront toujours le bienvenu.

Merci beaucoup.

Muhindo Malunga Lusukiro

Réflexions sur la vie, l'humanité, le développement et le leadership

muhindoml@gmail.com | +243 993 401 064

Skype: Muhindo Malunga Lusukiro (muhindoml) | Twitter: @muhindoml