Mouvement citoyens africains : Creuset de l’éveil civique et briseur de l’ordre néolibéral ? Écrit par le Professeur Phidias Ahadi Senge Milemba.
Nous vivons dans une ère nouvelle ! L’ère du chamboule tout !
Le professeur Phidias montre que face à l’échec total du pouvoir publique en Afrique et des oligarques post-coloniaux, la société africaine a vu naître une nouvelle conscience citoyenne qui émane d’une manifestation du désir de rupture avec l’ordre actuel en Afrique.
L’addition des colères d’un peuple délaissée et de plus en plus conscient des raisons de ses souffrances a conduit aux manifestations populaires diverses. L’auteur démontre que les mouvements sociaux sont nés dans un contexte de la crise de l’ordre néolibéral et de la récession de la démocratie.
Le prof est animé par la volonté de diffuser la flamme que rallume le réveil du civisme parmi les jeunes Africains face au destin de leur continent. Il réhabilite les Mouvements citoyens africains comme acteurs politiques majeurs au service de l’éveil civique en dépit des écueils qui minent leurs actions ainsi que le doute sur l’impact de leur intervention dans le domaine économique et politique.
Même si l’auteur ne fait pas l’apologie des Mouvements citoyens mais il montre quand même comment les Mouvement citoyens peuvent constituer un véritable canal de ré-imagination d’un nouvel ordre socio-économique en Afrique.
Les Mouvements citoyens sont, donc selon l’auteur, à la fois l’œil et l’oreille du peuple. Par ce rôle, ils assurent cinq attributs en faveur de la société : une machine de défense de l’humanité, un réveil du civisme des citoyens, un éclaireur de la société, un gardien de la démocratie et des lunettes citoyennes – Ils jouent ainsi le rôle de protecteur et de correcteur.
Le Professeur Phidias remonte aux origines des Mouvements sociaux qui ont fait bouger les lignes dans les pays africains et permet au lecteur de saisir la portée de l’engagement, les enjeux, les ressources et les stratégies de mobilisation qui permettent aux enfants terribles de la politique africaine d’articuler les demandes des masses silencieuses et d’imposer le changement à la scène politique en Afrique.
Les Mouvements citoyens ont une histoire bien particulière, selon le temps et la géographie. Dans leur longue histoire, ils ont toujours étaient des caisses de résonance des aspirations populaires face à la gouvernance politique, économique et sociale des Etats.
Les générations de Mouvements citoyens dans les pays africains, peuvent être classifiées en trois ordres historiques complémentaires.
- La génération des Héros de l’Indépendance (1940-1960) ;
- La génération progressiste (1980-1990) ; et enfin
- La génération clairvoyante de depuis 2001.
A ces différentes générations, plusieurs Mouvements citoyens on joué un rôle distinct mais complémentaire dans la recherche d’une solution aux problèmes d’impasse et de détresses sociales.
Il faut ainsi reconnaître que ce boom de nouvelles organisations de la société civile en Afrique est une réaction à l’état économique asphyxiant, doublée de l’impasse politique et sociale qui a ravagé et ravage encore les maigres économies des populations.
Selon l’auteur, la figure du citoyen est devenue très forte dans les sociétés modernes. C’est le peuple qui veille directement ou indirectement à obliger les détenteurs du pouvoir de rendre des comptes. Par cette action citoyenne, il s’emploi à bannir l’impunité pour laisser place à la justice, il lutte contre le fléau de la corruption, l’enrichissement miraculeux des élus et fonctionnaires pour laisser place à la transparence.
L’héroïsme des Mouvements sociaux est d’exiger et de pousser les élites dirigeantes ainsi que leurs institutions à chercher un autrement-vivre pour le peuple.
Cependant, le Professeur Phidias dit que la voie de sortie de la crise à la fois politique, sociale et économique, qui ruine le continent africain, ne se fera pas forcement avec le nombre d’organisation de la société civile ; mais par un leadership politique et social d’une richesse intellectuelle et éthique, dotée de la volonté politique à s’appliquer à offrir un meilleur niveau de démocratie et de prestation des services sociaux.
Construire l’Afrique nouvelle, telle doit être la motivation première de l’engagement politique des Mouvements sociaux qui font bouger les lignes sur le continent noir.
Les aspirations communes et partagées de l’Afrique pour 2063 – Projet « L’Afrique que nous voulons » sont ainsi stipulées :
- Une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable ;
- Un continent intégré, politiquement uni, basé sur les idéaux du panafricanisme et sur la vision de la renaissance de l’Afrique ;
- Une Afrique où règne la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l’homme, la justice et l’Etat de droit ;
- Une Afrique en paix et sûre ;
- Une Afrique dont le développement est axé sur les citoyens, s’appuyant sur le potentiel de ses populations, en particulier de ses femmes et de ses jeunes, et prenant soin des enfants ;
- Une Afrique en tant qu’acteur et partenaire fort et influent sur la scène mondiale.
En écrivant ce livre, le professeur Phidias fait un pari que les Mouvements citoyens peuvent être considérés comme de nouveaux foyers d’espoir pour des lendemains meilleurs mais que cela consiste aussi à méditer profondément sur l’orientation qu’ils se donnent à travers un regard critique sur leurs actions.
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